Sa vie, son oeuvre
Démesurément râleur..., incroyablement naïf..., irrésistiblement drôle... impossible de suivre ce perpétuel agité dans ses tribulations, sans fondre de tendresse devant tant de défauts et de qualités paradoxalement unis.
Au commencement, il n'était qu'une voix. Ou plutôt un gargouillis, un nasillement informe, une bouillie de mots, une caricature d'accent américain, ponctuée d'exclamations diverses. Elle appartenait à Clarence Nash, un imitateur radiophonique de cris animaux, qui déclencha chez Walt Disney et ses collaborateurs un irrésistible fou rire lorsqu'ils l'entendirent, lors d'une audition. Le premier moment d'hilarité passé , Walt se demanda quel personnage on allait bien pouvoir affubler de cette voix. Elle ne convenait à aucun de ceux qui existaient déjà ; il fallait Donc en créer un sur mesure. On pensa tour à tour à un éléphant, à un alligator, à un singe. Enfin, on découvrit le personnage idéal : le canard auquel Disney rêvait depuis longtemps.
Avec ses collaborateurs Art Babbitt et Dick Huemer, il se mit au travail. Il fallait faire quelque chose d'original et c'était difficile car la galerie de personnages " disneyens" était déjà bien

fournie. Mickey triomphait et bien malin eut été celui qui lui aurait prédit un concurrent sérieux. C'est donc ainsi que l'on vit apparaître, en 1934, dans un court métrage intitulé The wise little hen (La petite poule avisée), un canard hurluberlu, à gros ventre et long cou, au bec interminable, aux pattes peu gracieuses, mais portant déjà , il est vrai, l'élégant béret et la vareuse à col marin (cette dernière encore sans boutons car ils viendront plus tard), costume qui constitue une des caractéristiques du personnage.

Donald fait ses débuts cinématographiques en 1934 dans le dessin animé : The wise little hen
(La petite poule avisée)
.

Il marchait d'un air martial, ou plus précisément fanfaron, le menton en l'air et le ventre en avant, aux côtés d'un porcelet qui ressemblait comme un jumeau à Nif-Nif, le plus insouciant des trois petits cochons.

C'est dans le « Journal de Mickey » que Donald apparaît pour la première fois en France, le 28 avril 1935. Il est l'un des personnages principaux d'une bande dessinée tirée de la "Symphonie folâtre" (Silly symphony) et dont le titre était également "La petite poule avisée" Voilà donc plus de soixante dix ans que ce canard en costume marin promène sa voix inimitable, ses colères mémorable, ses mines penaudes, ses airs farouches ou ses rires en cascade, au fil des dessins animés et des bandes dessinées.
Soixante-dix bougies (en 2004) sur un gâteau d'anniversaire, cela commence à compter ! Pourtant, celui qui les souffle n'a pas prit une ride. Il aurait même, avec les années, plutôt embelli...


Première apparition de Donald en France, dans le journal de Mickey du 28 avril 1935.(En haut à gauche)
Force est de constater, qu'à l'époque, Donald n'occupait
qu'une
toute petite place dans le journal.
Dès 1936, son bec s'est raccourci, sa vareuse à boutons dorés s'est légèrement stylisée, ses jambes sont devenues plus courtes et ses pieds aussi. Ses « contours » ont pris cette rondeur aux angles émoussés, caractéristique des personnages les plus travaillés et les plus réussis de Disney. Bref, depuis une soixantaine d'années, Donald offre à ses admirateurs l'aspect rassurant d'une silhouette stabilisée. C'est à Al Taliaferro, excellent scénariste et dessinateur de l'équipe de Walt, que l'on doit cette transformation.
Ci-contre  : Donald à sa sortie des studios Disney en 1934 : long bec pointu, long cou surmonté d'une petite tête et longues jambes. De plus il est beaucoup plus petit que Mickey.


Ci-dessous 
: Donald re-stylisé par Al Taliaferro (1936) : Jambe et bec plus court, tête plus grosse et il est devenu aussi grand que Mickey.

C'est que le personnage avait manifestement des ressources... On en veut pour preuve le dessin animé intitulé : Orphan's benefit (Gala de charité, 1934), dans lequel Donald partageait la vedette avec Mickey. Il chantait de sa voix de fausset et le public lui envoyait des tomates ! C'est du reste à cette occasion qu'il piqua sa première colère et qu'il gagna, du même coup, le cœur des spectateurs.

Dessin animé " Moving Day" (1936) La scène avec la "ventouse" est inoubliable.
Al Taliaferro s'empara du nouveau venu et le dota de ces grands yeux expressifs et de toute cette gamme d'attitudes et de mimiques qui ont donné à Donald une popularité comparable à celle de Mickey. Il était presque impossible pourtant d'arriver à concurrencer " l'idole". Le mot peut sembler excessif aujourd'hui.
Mais il faut se rappeler que Mickey est un pur produit des États-Unis des années Trente, et le reflet du dynamisme que le Président Roosevelt s'efforçait d'insuffler à un peuple épuisé par la grande dépression économique. L'extraordinaire popularité de Mickey tenait beaucoup, à cette époque, au fait qu'il représentait l'Américain type, celui qui devait lutter pour survivre en se débrouillant pour continuer à mener une vie décente, dans le respect des valeurs morales et des vertus traditionnelles du peuple américain, par opposition à la vague de gangstérisme qui déferlait alors. Mickey n'a que des qualités, aucun défaut; c'est le héros-type. C'est le symbole de l'optimisme et de la ténacité au creux de la vague. Dans la première expression de son personnage, Donald jouera, face à Mickey, le rôle du faire-valoir. C'est le tandem classique du clown blanc et de l'auguste. Le contraste s'établit de lui-même : Donald a des défauts, et, de plus, ils sont poussés à l'extrême. Mickey est courageux, actif, tenace, logique, optimiste, calme et réfléchi. Donald sera donc immanquablement poltron, paresseux, mollasson, illogique, pessimiste, coléreux et totalement irrationnel. Il est, de plus, extraordinairement malchanceux, ce qui est inévitable lorsqu'on est pourvu d'une telle panoplie de défauts.
En 1935 Donald n'a encore que des défauts (par rapport à mickey).
Mais plus tard apparaîtront des qualités (enfin pour moi)
comme
la ténacité, l'entêtement, etc…
A ce point, on est même en droit de s'interroger : comment un personnage aussi "négatif" a-t-il réussi à s'étoffer au point de disputer la vedette à celui dont il ne fait qu'exalter les qualités ? La réponse est simple. Mickey est un modèle de vertus ; s'il lui arrive des mésaventures, tout se
termine pour le mieux. Qu'il se lance aux trousses de gangsters, qu'il parcoure la brousse, qu'il répare les gaffes de son ami Dingo (un autre faire-valoir qui a gagné ses galons), il reste toujours, dans tous les sens du terme, l'image même de la perfection (vous souvenez vous avoir vu seulement une fois Mickey piquer une crise de colère comme Donald sait nous les faire ?). Mais qui, dans la vie, peut se vanter d'être aussi parfait  ? Qui donc est capable de réunir autant de qualités? Qui peut, honnêtement, se reconnaître dans un tel modèle ?
Tandis que Donald... ah, Donald !... il est beaucoup plus "vrai", plus crédible. Il est aussi plus humain dans ses faiblesses. L'équipe de Walt Disney eut très vite l'intuition qu'elle tenait là un personnage qui n'était plus un modèle, comme Mickey, mais un authentique miroir de la condition humaine. Quand à Disney lui-même, qui chérissait particulièrement ce personnage, il surveilla de près son "fignolage" et apparut souvent à ses côtés à la télévision.
Cependant, tout changea pour Donald lorsqu'Al Taliaferro dota notre ami, en 1938, de trois neveux : Riri, Fifi, et Loulou (Huey, Dewey et Louie). Pourquoi des neveux et pas des fils? Cette curieuse parenté intrigue beaucoup. En vérité, c'est une
histoire touchante que peu de gens
connaissent. Un jour, Donald reçoit une lettre d'une parente éloignée (cousine ou sœur ?). Celle-ci lui annonce qu'elle lui confie ses trois enfants, car leur père est à l'hôpital et elle ne peut s'occuper d'eux. On n'entendra jamais plus parler de la mère et les trois "petits anges" resteront avec leur "oncle" qui leur servira de famille. C'est le sujet du dessin animé Donald's nephews (1938). Cette simple anecdote marque, un tournant dans le profil psychologique de Donald. Devenu chargé de famille, ce personnage léger et tête en l'air se trouve affublé d'une responsabilité nouvelle qu'il assumera de plus en plus dignement avec le temps. C'est qu'il lui faudra faire face à la nécessité d'assurer l'existence matérielle des enfants et de les élever dans le droit chemin ! De sa nature d'origine, il ne lui restera qu'un certain "tempérament", davantage fait de traits de caractère que de défauts majeurs.
Première rencontre de Donald avec ses neveux.
Il y avait, au début, de l'électricité dans l'air !
Les rapports de Donald avec ses neveux sont un des aspects délectables des séries dessinées et des films d'animation. C'est qu'ils sont ambigus, les petits bougres : ils sont à la fois des enfants adorant jouer et pleins de fantaisie, et de petits êtres infiniment raisonnables, beaucoup plus sensés que leur oncle auquel ils apportent très souvent une aide précieuse. Ils ont, en effet, ce qui manque à Donald : le sens de l'organisation et de l'efficacité, le dynamisme, le sens du danger, la réflexion, un sens moral plus aigu aussi... C'est grâce aux économies des enfants que Donald boucle ses fins de mois, grâce à leur dynamisme que la pelouse est tondue, la maison repeinte, le carré de pommes de terre retourné, la voiture réparée, la haie du jardin taillée, le repas prêt, la table mise, les lits, le ménage faits, ainsi que la vaisselle. C'est aussi grâce à eux que Donald réussit à se sortir des situations impossibles dans lesquelles il se fourre avec un véritable génie, lorsqu'il se lance sur le fameux "coup du siècle" qui le rendra millionnaire et lui permettra, enfin, d'aller se dorer sur une plage des tropiques ! En revanche, Donald prodigue à ses neveux, malgré quelques fessées méritées ou non, une énorme dose d'affection qui suffirait à elle seule à rendre le personnage sympathique. Tout en le traitant de tyran domestique, les enfants l'adorent et lui rendent son affection au centuple.
Pendant la seconde guerre mondiale, étant devenu un des plus populaires personnages des studios Disney, Donald servira à la propagande de guerre. On le retrouvera dans plusieurs dessins animés pour inciter les américains à donner de l'argent pour participer à l'effort de guerre ou à s'engager dans l'armée (une grande partie des personnages Disney y participeront également).
(ci-contre) Dans « Der Führer's Face » de 1943, Donald porte l'uniforme nazie, ce n'est pas le costume qui lui va le mieux.
(ci-contre) Les joies du parachutisme.
A votre avis, comment va ce passer l'atterrissage ?
Donald devint ainsi Soldat et vit l'enrôlement, les parachutages, la vie sur un navire de guerre, les combats dans la jungle, etc… Dans le dessin animé « Der Führer's Face », il rêve qu'il vit dans l'Allemagne nazie. C'est pendant cette période que dans un film de 1941, au moment ou les Etats-Unis entrent en guerre, l'on découvrit son deuxième prénom (Donald Fauntleroy Duck), qui figurait sur son avis de mobilisation.
Un peu plus tard, en 1947, le dessinateur Carl Barks reprend le crayon d'Al Taliaferro. Mais, pour être précis, disons qu'en ce qui concerne le personnage de Donald, le relais avait été pris dès 1940 ; à cette époque, Barks avait travaillé sur le personnage et l'avait, par touches successives, modifié dans le sens d'une plus grande maturité. Mais, en 1947, il fait apparaître, aux côtés de Donald, un personnage qui bouscule son existence de fond en comble : l'oncle Picsou. Ce nouveau venu suivra, lui aussi, le destin des personnages « disneyens » ayant reçu, dès le berceau, la visite des bonnes fées. Picsou, de personnage épisodique peu sympathique, deviendra assez rapidement le milliardaire de génie que nous connaissons aujourd'hui.
Bien qu'il soit né après son neveu, cet oncle Picsou est déjà vieux comme le monde, et riche d'une expérience que ce pauvre Donald ne possédera jamais ! Il prendra un rapide ascendant sur son neveu qui sera toujours, quoi
qu'il en dise, fasciné par tous ces milliards qui miroitent sous son nez en un très hypothétique héritage, puisque Picsou, comme lui-même, semble bien être immortel. Entre Donald et Picsou, les rapports ne sont pas égaux, Picsou ayant pour lui l'avantage que lui confèrent sa fortune et le respect dû à ses cheveux blancs. Et il en profite ! De là à dire que Donald est entièrement sous sa coupe, il n'y a qu'un pas qui est vite franchi. Lorsque Donald, à bout de ressources, traqué par une cohorte d'épiciers, charcutiers, laitiers et autres fournisseurs, se trouve dans l'absolue nécessité d'aller emprunter quelque menue monnaie à son oncle, celui-ci se frotte les mains : d'abord il se fait prier, puis il accorde la subvention demandée à condition... que Donald devienne, pieds et poings liés, son homme à tout faire. Alors, tout est permis à l'oncle Picsou : réveiller Donald en pleine nuit, le charger des besognes les plus invraisemblables, l'utiliser comme chauffeur, pilote d'avion, mineur de fond, batelier sur la Volga , coureur de brousse, conducteur de tapis volant, prospecteur de pétrole..., la liste n'étant pas exhaustive. Il faut préciser, mais cela ne va-t-il pas de soi, que le beau rôle est toujours pour Picsou, ce pauvre Donald ayant la modeste tâche de porter les paquets, parcourir le désert à la recherche d'un point d'eau, atterrir sans train d'atterrissage, traverser des marais bourbeux, creuser, marcher des kilomètres sans dormir, tout cela pour éponger des dettes infinitésimales...
Les frères Rapetou.
Ils n'ont qu'un but dans la vie……
…voler l'or de Picsou !
Pourtant, pour peu que Picsou soit en danger, que les affreux Rapetou menacent sa fortune, qu'il tombe dans un précipice, qu'il soit porté disparu ou que son rival Flairsou soit en passe de devenir plus riche que lui, l'on voit Donald au grand cœur accourir à toutes jambes et se lancer dans la bataille pour l'amour de son tyran. Une belle générosité qui donne encore plus de relief au personnage.
Mais ce pauvre Donald doit un souci de plus - on pourrait dire un cauchemar - à Carl Barks. Celui-ci, en effet, ajoute à sa famille un élément non négligeable : le cousin Gontran (Gladstone Gander), dit Gontran Bonheur. Comme son nom l'indique, ce personnage-là a toutes les veines. Il se baisse pour cueillir une fleur? Il trouve un trèfle à quatre feuilles. Il trébuche sur un caillou? C'est une pépite d'or ou un diamant. Il se présente à un concours? Il remporte le premier prix. Il joue à une loterie ? Il gagne le gros lot. Quant à Donald, il en est réduit, devant une chance aussi
aussi insolente, à ruminer le fiel de la jalousie et à s'interroger perpétuellement sur les raisons de ses propres échecs. Comme si cela ne suffisait pas, Gontran se pose en rival de Donald auprès de la coquette Daisy, sa perpétuelle fiancée, qui lui en fait d'ailleurs voir "des vertes et des pas mûres" et, à l'exemple d'oncle Picsou, exploite à fond sa gentillesse et sa générosité. Donald aura pourtant l'occasion de ce "venger" de tant d'injustice et cela grâce aux dessinateurs Italiens. En Effet, les enfants Italiens délaissent de plus en plus les aventures de Donald ce plaignant qu'il ne fait que subir la loi de son oncle Picsou et est constamment humilié par son cousin Gontran Bonheur.


Tout ça, pour une canne ;-)


C'est en 1969 que nait « Paperinik » en Italie.
Nous le retrouverons en France dans nos magazines Préférés en 1974 sous le nom de « Fantomiald ».
Le scénariste Guido Martina et le dessinateur Giovan Battista Carpi créent «  Paperinik  » , identité secrète et nocturne de Donald. Le nom est inspiré de « Diabolik », personnage alors célèbre et maléfique des sœurs Angela et Luciana Giussani, et du nom italien de Donald, «  Paperino » . La première histoire de 60 pages, Paperinik il diabolico vendicatore est publiée en deux parties les 8 et 15 juin 1969.
Donald devient propriétaire de la Villa Rosa , maison abandonnée des abords de Donaldville. Il y découvre le journal et le costume de Fantomius, célèbre gentleman-cambrioleur et justicier de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. En secret, il apprend les techniques de Fantomius, et continue à agir en inoffensif et incompétent citoyen pour se venger la nuit contre son oncle, son cousin et la société. Pour cela, il fait fabriquer par Géo Trouvetou l'équipement de Fantomius et prépare le cambriolage d'une partie de la fortune de Picsou pour en accuser Gontran.
En France, Paperinik apparaît en 1974 dans le magazine "Mickey parade" sous le nom de Fantomiald.   Voilà donc cerné le personnage et définies quelques-unes de ses caractéristiques. Il pourrait être, parmi tant d'autres, un simple élément de la grande famille Disney, un personnage pittoresque qui fait sourire et qu'on oublie. Mais ce n'est pas le cas. Donald suscite, dès qu'il apparaît, une tendresse spontanée.
Il devint tellement populaire, que sont image et son nom, en plus de servir la propagande militaire pendant la seconde guerre mondiale, servis à maintes campagnes publicitaires pour vendre tout et n'importe quoi. On pouvait voir (et l'on voit encore) Donald partout, sur des sodas, sur des bouteilles de lait, des gâteaux, des bonbons, des fournitures scolaires, du chocolat, etc.…
Le voilà donc, cet ineffable gaffeur, ce maladroit qui ne peut enfoncer un clou sans se taper sur les doigts, ni tirer l'eau du puits sans tomber dedans, ce fanfaron se proclamant capable de se jeter sur un ours brun pour sauver Daisy, mais qui crie « Sauve qui peut ! » à la vue d'un lézard... C'est encore lui, ce naïf au cœur tendre, qui broie du noir dans un coin par ce que la frivole est allée au bal avec Gontran.

Publicité de 1952 pour une marque de soda.

Contre qui va-t-il partir en guerre, cette fois ? contre les impôts, la circulation, le coût de la vie, la mauvaise herbe qui pousse trop vite, les voisins bruyants qui l'empêchent de faire un brin de sieste, la difficulté de trouver du travail et, quand on en a trouvé un, d'être contraint d'aller travailler, alors qu'on est tellement mieux à ne rien faire !
Voilà Donald et nous voilà, nous, tels qu'en lui nous nous retrouvons. Avec notre appétit de vie, nos élans et nos faiblesses, nos enthousiasmes et ce feu perpétuel qui entretient la vie de tous les jours. De tous les personnages de Walt Disney, Donald est celui qui nous ressemble le plus; bien souvent, lorsqu'il nous fait rire, c'est de nous-mêmes que nous rions. Mais l'immense talent de Disney a su créer un monde où le réel et l'imaginaire se côtoient, se mêlent, où les petites causes produisent d'énormes effets, et où les petits effets déclenchent d'immenses rires.
Nous reconnaître en Donald, retrouver dans ses malheurs le reflet des nôtres, ne nous ferait pas toujours plaisir si le personnage et les situations dans lesquelles il évolue n'étaient marqués du sceau d'un comique souvent outrancier, parfois même invraisemblable.
Tout ce que l'on peut souhaiter, dès lors, est qu'il nous serve longtemps de rayon de soleil !